L’or franchit à nouveau les 110 000 CHF/kg : simple respiration ou début d’un nouveau cycle haussier ?
Après un rally de plus de 50 % depuis le début de l’année, le cours de l’or est reparti à la hausse et s’installe de nouveau au-dessus des 110 000 CHF/kg. La correction récente apparaît surtout comme une prise de bénéfices logique après une progression aussi rapide, plutôt qu’un véritable retournement de tendance. Les flux ne traduisent pas une fuite de l’or, mais une pause technique dans une dynamique toujours portée par la peur et l’incertitude.
Sur le fond, les facteurs de soutien restent intacts, voire s’intensifient. L’économie européenne montre des signes de fatigue : croissance molle, endettement massif, banques centrales coincées entre inflation persistante et risque de récession. Les conflits en Ukraine et en Palestine entretiennent un bruit de fond géopolitique permanent, tandis que d’autres foyers de tension se profilent – du Venezuela aux États-Unis, où la polarisation politique et l’endettement record nourrissent les inquiétudes. Dans ce contexte, l’or conserve son statut de valeur refuge et de couverture contre les chocs financiers et monétaires.
Le discours politique ajoute une couche supplémentaire d’incertitude. En France, le président continue de minimiser la profondeur de la crise interne – pouvoir d’achat, services publics sous tension, climat social fragile – tout en alimentant la peur via la rhétorique d’une possible attaque russe. Un décalage qui interroge : qui croit encore à ce récit, en dehors de lui-même et de son cercle rapproché ? Pour les épargnants, cette dissonance entre réalité vécue et communication officielle est un signal de plus en faveur des actifs tangibles.
Dans ce paysage brouillé, l’or n’apparaît pas comme un pari audacieux, mais comme une assurance de long terme. Tant que les crises ne sont ni résolues ni assumées, il est difficile de considérer la récente remontée comme un simple accident de parcours : pour beaucoup, le mouvement de fond ne fait que commencer.