Perte BNS
Les dirigeants de la BNS font comme leurs homologues de la BCE : ils camouflent plus ou moins adroitement leurs erreurs pour tromper le bon peuple crédule et trop respectueux de l’ordre établi…
Ce que je supputais à chaud lundi après midi après la publication du bilan de la BNS du mois d’août est bien réel : les dirigeants de la BNS ont cédé une partie de leurs propres titres de créances pour… 66 milliards de francs au mois d’août dernier afin d’éviter de faire apparaitre des capitaux propres négatifs ultérieurement, ce qui leur a permis de faire augmenter ces capitaux propres jusqu’à 30 milliards, cf. mon article précédent à ce sujet,
Document 1 :
En tenant compte des capitaux propres et de ces propres titres de créances, les pertes se montent aux alentours de 100 milliards de francs en un an entre le plus haut d’août 2010 et le plus bas d’août 2011, soit 13 000 francs par petit Suisse ! … et à 52 milliards pour le seul mois d’août dernier !
Document 2 :
La défense du franc suisse contre l’euro est une erreur historique, monumentale faite par les dirigeants de la BNS.
Les petits Suisses ne sont pas morts comme le Tigre celtique car il restait encore fin août plus de 70 milliards de francs dans les coffres de la BNS, mais cette situation (l’arrimage du franc à l’euro) n’est pas tenable longtemps.
La défense de monnaies fortes comme le franc suisse et le yen japonais, c’est-à-dire leur arrimage par rapport aux autres monnaies que sont le dollar et l’euro va contre le principe de changes libres qui est le seul système qui permet de résoudre au mieux les problèmes liés aux transactions internationales.
La banque centrale du Japon est en train de perdre 46 000 milliards de yens, soit 450 milliards d’euros, pour ne pas faire monter le yen par rapport au dollar !
Le franc suisse ne peut que prendre logiquement de la valeur car les 7,8 millions de petits Suisses sont cernés par 300 millions de barbares ignares.
Ainsi, par exemple, malgré un franc fort, l’Helvétie dégage une balance commerciale largement excédentaire, le budget de l’Etat est lui aussi en excédent et des entreprises helvètes augmentent la durée du travail de 42 heures à 44 heures pour survivre, ce qui est très exactement le contraire de ce que font les Français, entre autres, les Grecs faisant encore pire.
Le franc suisse n’est pas victime de vilains spéculateurs ! Les investisseurs avisés qui voient loin et juste, c’est-à-dire les bons spéculateurs, estiment que le franc ne peut qu’être fort par rapport à l’euro, ce qui est parfaitement logique.
Dans ces conditions, les petits Suisses sont condamnés, soit à devenir aussi nuls que leurs voisins, soit à s’adapter à leur propre force.
Deux petites remarques finales : il n’y a pas de création monétaire dans le processus actuel en Suisse !
En effet, l’augmentation de la taille du bilan de la BNS (+ 46,5 % en août par rapport au mois précédent !) provient de l’augmentation des dépôts bancaires venus principalement de l’€URSS.
Ces capitaux sont pour la Suisse de l’argent gagné qui est sur le point d’être investi en valeurs mobilières en Suisse et à l’étranger.
Par ailleurs, les gens de la BNS ont créé en octobre 2008 (après la chute de Lehman) ce poste de propres titres de créances de façon à ne pas faire apparaitre un gonflement anormal des capitaux propres. Ce matelas de réserves vient d’être vidé en grande partie en août : il est tombé de 110 milliards de francs à 43,8 milliards, ce qui a permis de boucher le trou et de recapitaliser en apparence la BNS.
Toutes mes données sont tirées de celles qui sont (fort bien) fournies par la BNS, cliquer ici pour y accéder. Il est regrettable que la BNS ne publie pas de bilan hebdomadaire comme le font la Fed et la BCE.
Tout est simple, à condition de bien décrypter les comptes…
Enfin, il est quand même surprenant que les petits Suisses ne réagissent pas positivement face à cette débâcle financière ! La guerre est monétariste. Une bataille critique vient d’être perdue par l’Helvétie par manque de culture monétariste.