L’agence Moody’s a répété lundi qu’elle examinait la perspective stable de la note Aaa de la France et qu’elle actualiserait les notes des pays de l’Union européenne au premier trimestre.
Dans un texte publié après la dégradation de la note française par Standard & Poor’s, Moody’s souligne que le Aaa accordé à la France serait sous pression si le ratio de dette publique sur PIB continuait de dériver ou si la conjoncture économique et financière se détériorait.
“La solidité financière de la France s’est affaiblie comme c’est le cas pour d’autres émetteurs souverains de la zone euro, la crise économique et financière mondiale ayant conduit à une détérioration des chiffres de la dette publique – qui sont désormais parmi les moins solides comparés aux autres souverains Aaa”, lit-on dans cette note.
Moody’s souligne à nouveau les atouts que conserve la France, en particulier une “soutenabilité” de la dette qui reste “très confortable”. L’agence ajoute que l’engagement à mettre en oeuvre les réformes nécessaires, ainsi que des “progrès visibles” dans la réalisation des objectifs de redressement des finances publiques “seront importants pour le maintien de la perspective stable” associée au Aaa.
Moody’s prend aussi acte de l’effort de redressement des comptes entrepris par le gouvernement ces derniers mois, à travers l’annonce d’un second plan d’austérité début novembre.
ATTENTION À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Mais elle souligne que les mesures doivent être pleinement mises en oeuvre et qu’elles ne doivent pas fragiliser la croissance économique, dont Moody’s rappelle que le gouvernement n’en a pas la pleine maîtrise, comme d’ailleurs des développements de la crise de la dette souveraine.
L’agence cite plusieurs facteurs pouvant conduire à une abaissement de la note française.
“La note Aaa de la France pourrait être mise sous pression si le ratio de dette publique sur PIB continue de dériver sans montrer de signe de stabilisation à un niveau très soutenable”, écrit-elle.
“Des développements contraires sur le plan économique ou sur les marchés exerceraient aussi une pression sur la notation de la France”, prévient l’agence, en citant “l’éventuelle nouvelle détérioration de la crise de la dette européenne qui a des conséquences directes sur le déficit et la position financière de la France”, ainsi que sur un possible soutien supplémentaire à des Etats de la zone euro ou sur des engagements éventuels au titre du système bancaire.
Standard & Poor’s a abaissé les notes de plusieurs pays de la zone euro vendredi, dont la France, passée comme l’Autriche de AAA à AA+ avec perspective négative, l’Allemagne conservant son AAA avec perspective stable.
La troisième grande agence mondiale Fitch Ratings a déclaré par la voix d’un de ses responsables qu’elle n’envisageait pas de dégrader le AAA français en 2012.