Chute du pétrole, ralentissement de la croissance chinoise, reprise poussive en Europe… les craintes sur l’économie mondiale se sont amplifiées en 2016. Alors que certains experts prévoient le retour d’une crise similaire à celle de 2008, tous les investissements plongent. Sauf un : l’or.
De Tokyo à New-York, en passant par Paris et Rome, les places financières du monde entier se sont effondrées depuis le début de l’année. En France, le CAC 40 a ainsi chuté de plus de 15%, retombant à son niveau de juillet 2013. Un tiers des valeurs de l’indice vedette perd déjà plus de 20% depuis le 1er janvier. En un mois et demi, les actionnaires de Société générale ont même perdu 35% de leur investissement.
A l’inverse, un placement semble pour l’instant clairement profiter de la panique boursière : l’or. Le métal précieux, considéré souvent comme une valeur refuge, a vu son cours grimper de 18% depuis le début de l’année. Il flambe sur tous les marchés où il est coté, notamment à Londres, à New York et à Singapour. Jeudi, alors que le CAC 40 a plié de 4%, le métal jaune a ainsi gagné près de 5%, pour flirter avec le cours de 1.250 dollars l’once. Il s’agit de son plus haut niveau depuis un an, preuve que les craintes sur l’économie mondiale font bien revenir les investisseurs sur ce placement de la dernière chance.
Hausse de la demande pour les lingots et les fonds indiciels
Selon le dernier rapport du Conseil mondial de l’or , les particuliers et les entreprises investissent de plus en plus dans les pièces et les lingots d’or. Au quatrième trimestre, la demande en or a bondi de 15%, à 195 tonnes. Et les banques centrales accélèrent aussi leurs achats. L’an dernier, elles ont fait l’acquisition d’un total de 588 tonnes (+15%) de métal précieux, dont 336 tonnes (+25%) rien qu’au deuxième semestre En crise, la Russie a acheté à elle seule 200 tonnes en 2015 (contre 173 en 2014), dont 141 tonnes entre juillet et décembre.
Les fonds indiciels cotés adossés à l’or deviennent aussi très recherchés. Selon Bloomberg, les encours dans ces fonds représentaient mercredi 1.571 tonnes, soit leur plus haut niveau depuis juillet dernier. Après trois années de baisse consécutives, les encours ont déjà progressé de 7,5% en 2016.
Alors que les signes de ralentissement économique se multiplient en Chine et que la Réserve fédérale américaine (Fed) parle désormais de « risques » pour la croissance américaine, le retour en grâce de l’or pourrait durer. Sans compter qu’une baisse du dollar (si la Fed décide de retarder la hausse des taux) profiterait au métal jaune, toujours libellé dans la devise américaine. Cela étant dit, malgré sa forte progression depuis le début de l’année, l’or reste loin de son niveau d’il y a quelques années. En septembre 2011, l’once valait plus de 1.800 dollars , 44% de plus qu’aujourd’hui.
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