La croissance annuelle de la Chine risque de diminuer de près de moitié cette année si la crise européenne entraînait l’économie mondiale en récession, a averti lundi le Fonds monétaire international (FMI), appelant Pékin à mettre en oeuvre des mesures de relance “considérables”.
Sur fond d’aggravation de la crise de la dette européenne, le FMI a nettement réduit fin janvier ses perspectives économiques mondiales pour 2012, abaissant sa prévision pour la croissance chinoise à 8,2% contre 9% en précédente estimation.
Dans son rapport consacré aux perspectives de l’économie chinoise, publié lundi, le FMI souligne que dans son scénario la plus pessimiste pour l’économie mondiale, la croissance chinoise pourrait être réduite de quelque 4 points de pourcentage supplémentaires.
La Chine devrait alors réagir avec d’importantes mesures de relance budgétaire, estime le Fonds, évoquant une diminution de la TVA, des incitations aux investissements des entreprises ou encore une hausse des dépenses sociales.
Avec un programme de relance atteignant jusqu’à 3% de son produit intérieur brut (PIB), le pays pourrait limiter le déclin de sa production, souligne le FMI.
Selon une enquête Reuters menée en janvier, économistes et analystes estiment que la croissance chinoise devrait ralentir à 8,4% cette année, contre 9,2% en 2011, à mesure que la demande intérieure et extérieure décroît.
Le recul de l’inflation permettra à la Banque populaire de Chine (PBOC) de réajuster dans les toutes prochaines semaines sa politique monétaire en soutien à la croissance, estime par ailleurs le FMI, qui suggère notamment qu’elle abaisse de nouveau les ratios de réserves obligatoires des banques si les entrées de capitaux restent limitées.
La banque centrale chinoise a abaissé ce ratio de réserves obligatoires en novembre pour la première fois en trois ans, et de nouvelles mesures en ce sens sont attendues dans les prochains mois.