La BCE tire la sonnette d’alarme
La Banque centrale européenne s’inquiète d’un ralentissement économique «prolongé».
Le deuxième semestre sera celui de tous les dangers.
Les gouverneurs de la Banque centrale européenne ont reconnu que le ralentissement économique pourrait être plus grave qu’attendu et s’interrogent sur la forme que pourrait prendre leur train de mesures de relance, d’après un compte-rendu publié jeudi.
«Il existe maintenant une probabilité accrue que le ralentissement […] apparu l’année dernière dure plus longtemps que prévu», détaillent les «minutes» de la réunion du 25 juillet.
Débat chez les banquiers centraux
La BCE évoque désormais des «doutes généralisés quant au deuxième semestre» de 2019, en ce qui concerne une reprise de la croissance et de l’inflation.
La crainte d’une prochaine récession en Allemagne, émise lundi par la Banque nationale allemande, anime depuis plusieurs semaines le débat chez les banquiers centraux, mais aussi les échanges politiques, ce pays étant la première économie européenne.
En Allemagne, la possibilité de recourir à court terme à des mesures de relance commence à être discutée en coulisse.
Emmanuel Macron a demandé mercredi à ce que le sujet soit abordé lors du sommet du G7 de Biarritz. «La BCE est inquiète, c’est le message principal», note l’analyste d’ING Direct, Carsten Brzeski.
Série de remèdes anticrise
Le président de l’institution, Mario Draghi, avait ouvert la voie le 25 juillet à une série de remèdes anticrise, allant d’une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette.
Sur la forme que prendra le prochain dispositif de soutien à l’économie de la BCE, les membres du conseil de gouvernance estiment qu’une «combinaison de mesure» est préférable, «l’expérience ayant montré qu’elles étaient plus efficaces qu’une séquence de mesures séparées», rapporte le texte.
Par ailleurs, le gardien de la zone euro se dit conscient de la nécessité d’alléger le fardeau pour les banques, sa courroie de transmission à l’économie réelle. Il évoque des discussions autour de la révision de sa politique de taux négatifs, qui incite les ménages à l’emprunt mais que «les banques de certains pays ne peuvent pas appliquer sur leurs dépôts».
Sur le calendrier, «en lisant entre les lignes, la réunion de juillet confirme que la BCE était la dernière avant de franchir une nouvelle ligne, et de commencer à agir», commente Carsten Brzeski. La prochaine réunion de la BCE est prévue le 12 septembre.
(nxp/ats)