Au 1er janvier, les Américains pourraient subir de plein fouet d’importantes hausses d’impôts et des coupes drastiques des programmes sociaux fédéraux si le président Barack Obama ne trouve pas d’accord avec l’opposition républicaine sur la réduction du déficit abyssal des Etats-Unis.
Après des années de dépenses fédérales bien supérieures aux recettes, toute solution sera douloureuse mais moins que ce “fiscal cliff”, “mur” ou “précipice” budgétaire qui pourrait replonger le pays dans la récession.
-Qu’est-ce que le “fiscal cliff”?
Le précipice budgétaire est la convergence de réductions automatiques des dépenses fédérales et de l’expiration d’abattements fiscaux devant prendre effet à partir du 1er janvier 2013.
Faute d’accord entre le Congrès et Obama, les dépenses du gouvernement fédérale seront automatiquement réduites de 85 milliards de dollars -32 milliards de moins pour les armées et 53 millions pour l’éducation, la santé, la police, la justice et toutes sortes de programmes sociaux.
Démocrates et républicains se sont mis d’accord sur cette solution dont personne ne veut l’an dernier au cours des négociations sur le relèvement du plafond de la dette, sans lequel les Etats-Unis allaient se trouver en défaut de paiement. Considéré comme politiquement impossible à mettre en oeuvre, ce compromis était censé inciter les républicains, opposés à la réduction du budget du Pentagone, et les démocrates, qui tiennent aux programmes sociaux, à s’entendre en 2012.
L’expiration des abattements d’impôts instituées sous la présidence du républicain George W. Bush (2001-2009) affecterait la plupart des Américains actifs et aucun parti n’en veut mais Obama veut les reconduire pour les classes moyennes alors que les républicains s’opposent à tout alourdissement de la fiscalité, même pour les 2% d’Américains gagnant plus de 250.000 dollars par an.
Le 1er janvier verra aussi l’expiration d’une réduction de 2% du prélèvement de sécurité sociale fédérale sur les salaires, d’allégements fiscaux temporaires pour les entreprises et particuliers, et de la prolongation de l’allocation chômage.
Les coupes budgétaires, hausses d’impôts et manque à gagner en allocation chômage représentent un total de 671 milliards de dollars (527 milliards d’euros) en 2013 qui pourrait replonger l’économie américaine encore fragile et insuffisamment créatrice d’emplois.