10.421 milliards d’euros : c’est le montant de dette publique que doivent rembourser les pays de l’Union européenne. Fin 2011, leur taux d’endettement atteignait 82,5% du Produit intérieur brut (PIB) de la région. Un chiffre en hausse de 2,5 points, en dépit des drastiques mesures d’économies mises en oeuvre par les différents gouvernements.
Après la Grèce, c’est maintenant à l’Espagne de cristalliser les peurs en Europe. La santé de la cinquième économie du Vieux Continent est inquiétante à plus d’un titre : son déficit public a atteint 8,5% du PIB, faisant bondir son ratio d’endettement de 60,1% à 68,5%, et la récession, qui fait rage, plombe le marché du travail (taux de chômage de 23%), particulièrement celui des moins de 25 ans (un jeune sur deux est sans emploi).
La France n’est pas non plus au mieux. Certes, le déficit a été moins important qu’attendu (5,2% contre 5,7% visé). Mais la dette publique a dépassé 1.700 milliards d’euros, et représente 85,8% de la richesse nationale. Seuls 5 des 27 pays de l’Union européenne (Belgique, Irlande, Grèce, Italie et Portugal) font pire. Pour tenir les prochains objectifs, des économies supplémentaires et une hausse des recettes, donc des impôts, seront nécessaires. Car il n’y a pas grand chose à espérer du côté de la croissance : le FMI table sur une progression de 0,5% en 2012 et de 1% en 2013.
Il existe tout même quelques bons élèves. L’Allemagne, grâce à un déficit public limité à 1% du PIB et une forte croissance (+3,1%), a fait reculer son taux d’endettement à 81,2%. Trois pays ont même dégagé un excédent budgétaire. Il s’agit de la Suède, de la Hongrie et de l’Estonie. Le petit pays balte, rentré dans la zone euro l’an dernier, détient la palme en matière d’orthodoxie budgétaire: sa dette représente seulement 6% de son PIB.