Allemagne sortie de l’euro

Allemagne sortie de l’euro

Les exportateurs allemands “peuvent vivre sans l’euro” (fédération)

 

Berlin (awp/afp) – Les exportateurs allemands “peuvent vivre sans l’euro”, a déclaré mercredi le président de leur fédération, le BGA, Anton Börner, s’inscrivant en faux contre les discours politiques dans le pays qui présentent la monnaie unique comme une nécessité vitale pour son économie.

 

“Ce qui est important pour nous, c’est le marché libre. Nous n’avons pas nécessairement besoin d’une monnaie commune”, a dit M. Börner devant un parterre de journalistes étrangers. “Y a-t-il une vie pour l’Allemagne après l’euro ? Oui, il y en a une”, a-t-il dit aussi.

 

Le BGA représente les exportateurs de l’Allemagne, nerf de son économie, dont les petites et moyennes entreprises représentent le gros des troupes. Pour ces sociétés, “que nous exportions autant dans les pays de la zone euro ne dépend pas de l’euro lui-même mais du marché libre, de l’absence de droits de douane par exemple”, a expliqué M. Börner.

 

Alors que la crise de la dette s’aggrave de jour en jour, la chancelière Angela Merkel et ses ministres n’ont cesse de rappeler aux Allemands tout ce qu’ils doivent à la monnaie unique. Le cabinet de conseil McKinsey a pour sa part estimé dans une étude récente que les deux tiers de la croissance des dix dernières années étaient imputables à l’introduction de l’euro.

 

Mais “une Italie qui flanche dans l’euro, c’est tout aussi catastrophique qu’une Italie qui flanche hors de l’euro”, a estimé M. Börner.

 

Il s’est montré extrêmement sceptique sur la capacité de la République transalpine à mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour redresser son économie et ses finances publiques, et tout aussi inquiet de la France, qui a “un gros problème de croissance et de productivité”.

 

Une fin de l’euro poserait certes un problème de compétitivité aux entreprises allemandes, mais “avec une politique monétaire raisonnable, et en s’entendant avec les syndicats”, elles seraient en mesure de le surmonter.

 

“Un bon entrepreneur doit penser au plan B”, a encore dit M. Börner, tout en affirmant ne pas souhaiter une fin de la monnaie unique.

 

Si l’union monétaire devait imploser, l’Allemagne se retrouverait vraisemblablement à former “un bloc” avec d’autres pays du Nord de l’Europe aux structures économiques semblables, comme l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas mais aussi le Danemark, selon lui.

NCG Daniel Jolliet Sarl
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